Resonanz is a sound and light installation.

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It is blablablablabla

Fini ! Un mois, vingt jours, cent trente-quatre heures … c’est rien.

     Tentatives désespérées d’exprimer des remerciements sincères en allemand. On se contente de sourire, de serrer des louches et de remettre au boss en main propre les chaussures sales, tout juste enlevées.
Tellement obnubilé par ces histoires de défilement du temps, j’avais oublié que je devais terminer une heure et demie plus tôt comme tous les vendredis. À 14h, surprise : « Allez, c’est fini pour aujourd’hui. ». Sans que je le voie venir, mes combines ont fini par marcher !

Mais aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. Je me foutais du temps qui passait, de toute façon c’était le dernier jour. Je me demande même si je n’essayais pas d’en profiter un maximum. Je n’ai pas eu à faire de café à midi trente, Jens Bond l’a fait tout seul (le type avec qui je travaillais s’appelle Jens. J’ai essayé de faire cette blague plein de fois et je n’ai jamais réussi à la lui faire entendre. J’ai fini par l’écrire à la craie sur un cylindre et sur une plaque de métal sur laquelle était écrit « -0.07 » … tentation trop grande, vous comprenez. Mais les deux fois, c’est son collègue qui l’a vue. Et donc deux fois la même blague, aussi bonne soit-elle, malheureusement ça ne passe pas. Enfin c’est moi qui passe pour un con.).
J’ai fait bugguer une scie automatique, je n’ai pas acheté le même sandwich que d’habitude … bref, dès la sortie du train on sentait qu’aujourd’hui n’était pas pareil. Même le type qui vient lire sur le banc voisin du mien en attendant le bus l’a senti et m’a provoqué en changeant de banc. Petit effronté.

Alors voilà, c’est fini.

Je vais passer une semaine ici à bosser, je vais sans doute perdre tout l’allemand que j’ai appris les quatre dernières semaines. Je vais devoir écouter les histoires invraisemblables de la tôlière qui soudainement est devenue membre de la famille royale de Samoa ou je ne sais plus trop quoi … de toute façon je n’ai rien compris.

Un mois, c’est rien. En arrivant j’avais un peu les jetons, en partant je regrette presque que cela ait été si court. Brève mais suffisante immersion dans un monde qui me restera probablement toujours étranger. Les gens étaient vraiment adorables avec moi. Chaleureux au-revoir en partant de l’usine.
Et lundi, pour eux, ça recommence.

Je pense qu’un post par semaine c’est un bon ratio. Il a pu se passer des choses en une semaine … ou pas.

     Week-end pluvieux et enfermé. Là, pour le coup, RIEN ne s’est passé.

Le temps passe beaucoup plus lentement cette semaine. Sans doute parce que j’ai pris la mauvaise habitude de regarder l’horloge très souvent, dès que je fais le moindre mouvement, dans l’espoir que pendant que je faisais quelque chose d’autre qu’attendre, le temps ait passé plus vite. Cela revient à regarder l’horloge toutes les dix secondes et crée inévitablement l’effet inverse : Les minutes sont des heures. J’imagine des tas de combines foireuses pour moins le ressentir : me lancer le petit défi de ne pas regarder l’horloge pendant un quart d’heure, voir une demi-heure (et si je le fais, il se passe quoi ? Je me punis ? C’est pas les moyens qui manquent à l’usine, m’enfin quand même … et puis les gens pourraient se méprendre.).
Hier j’ai dessiné quatorze petits cases sur un bout de papier, et à chaque demi-heure accomplie je cochais une case. Je m’étais dit qu’une case par heure c’est trop et une case par quart d’heure … faut pas déconner. Je dois avouer que ce n’est pas d’une efficacité redoutable, et qu’à peu de chose près (une interview de deux heures avec le boss par exemple) le temps passe toujours aussi lentement.
Et pourtant, aujourd’hui, alors que j’étais parti pour me lamenter une fois de plus sur mon sort, le passage entre la période centrale (11h – 13h) et la période finale (13h – 15h30) s’est fait étonnamment rapidement. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais la journée est finalement passée vite. J’ai pu retrouver dans le bus mon bouquin (idée du siècle : installer des étagères avec des bouquins dans les bus de banlieue. Il ne manque plus qu’une cheminée.), mes handicapés mentaux et mes ouvriers de l’usine de Hela qui sentent la currywurst. (J’ai mangé une currywurst la semaine dernière et outre m’avoir arraché la gueule elle m’a montré mon manque de perspicacité : il ne faut pas s’attendre à des miracles de la saucisse lorsqu’on l’achète dans une boutique de Kebab hallal. Je ne peux donc pas prétendre en avoir déjà mangé de véritable. Pour me consoler je regarde le très drôle concours de Mister Currywurst qui oppose, en larmes, les leaders des équipes de mangeurs de saucisses Berlinois et Hambourgeois. Le but est de tenir le plus longtemps possible à mesure que l’on monte en taux de piment. On me signale que le Berlinois finit par abandonner lorsqu’il se rend compte qu’il ne peut plus bouger ses doigts. Je cite : « Tout tourne. J’ai mal au ventre. Ça va ! Je sur prêt pour le round suivant. ». Les Hambourgeois sont les meilleurs, qu’on se le dise.)

Tout va me manquer quand je partirai d’ici. De drôles de vacances, mais vraiment enrichissantes. C’est sûr que ce n’est pas d’un niveau intellectuel époustouflant, mais après tout pourquoi pas.
En parlant de ça, autre technique d’accélération du temps aujourd’hui : se concentrer sur un problème précis. En l’occurrence c’était de calculer quelle graduation du mètre pliant je devais laisser entrevoir en le dépliant un peu, pour former un angle de 72° et ainsi utiliser les segments pour former une étoile à cinq branches. Sans calculette c’est un peu long (parfait !) car il faut faire à la main des développements limités de tan autour de zéro … j’ai finalement trouvé environ 1. Quelle ironie.
Je pense avoir fait malgré moi d’une pierre deux coups : vous avez une meilleure idée de l’ennui mortel que j’endure ET EN PLUS je passe pour un énorme cas social. Bien joué !

Les jours passent de plus en plus vite. Mais au quotidien de plus en plus de détails nous interpellent et nous font rire, moi et ma Machine. Un nouvel univers qui s’ouvre au delà du décor de l’usine ?
Faute de mieux, l’imagination travaille toute seule.

     Routine, routine.
Routine ?
À la gare j’ai de nouveau acheté mon sandwich chez Kamps et me suis encore fait servir par Mrs Wormwood.
Le même Kevin Malone dans mon wagon de train.
Le même type assis sur un banc qui lit son bouquin et qui comme moi a un quart d’heure à tuer avant son bus. Le même type qui vient s’asseoir un peu après et fume sa clope puis tousse à en crever (COMME …) pendant 10 minutes. Puis se lève et en rallume une. (Vidéo : Oui j’ai pris la version espagnole, je trouvais ça plus branchado.)
Le même échange de « Môyn’ ! »  (Prononciation locale de « Guten Morgen » …) avec les employés de l’usine, à la sauce Monty Python.
Un type que je n’apprécie pas trop, justement parce que c’est l’exact Quagmire dans son débit de paroles, mimiques … et réflexions d’un goût douteux. Giggity.
Le vieux magasinier Martin qui rigole en silence, tout voûté, la clope au bec et la lèvre inférieure qui remonte, on dirait un personnage de Lucky Luke.
Le Borat dont on a parlé hier. (Ils ne m’ont pas fait le coup du marteau aujourd’hui. Sacrément drôle, ce que je viens de dire.)
Et là, surgi de nulle part, un technicien qui vient remplacer un moteur et qui est le parfait sosie de l’Inspecteur Bougret, et je pèse mes mots.

Heureusement que Woody Allen veille sur nous, et ce probablement dans chaque usine au monde.

Discussion un peu triste avec la tôlière qui m’explique ses problèmes de voisinage et d’appartenance à une culture. Même un petit trop plein d’émotion. Je lui ai fait un gâteau au chocolat pour la consoler. Merci Chloé ;).

La solution au problème complexe d’équilibrage des cylindres.

     Journée tout à fait normale (à part que je me suis levé 9 minutes avant le départ de mon train. Cet appartement à 100m de la gare est décidément une aubaine.). Je finis mon sandwich un peu tard histoire de ne pas voir le temps passer après (l’affaire de deux heures tout au plus).
Et ben j’ai été servi.

14h, on me dit d’aller voir Untel (Non ce n’est pas un nom allemand. Untel vient du Kazakhstan et a la même moustache que Borat. Son véritable prénom a dû se perdre dans le flot avec les autres mots, comme la plupart des informations importantes en général.). Au début je croyais que c’était un stratagème sournois pour me faire préparer du café, comme à peu-près tous les jours à cette heure-là. Je n’ai pas arrêté de répéter « je n’ai pas compris … c’est une blague ? » pendant 5 minutes, Untie (on se connaît bien maintenant, je peux sortir le diminutif) a dû être un peu vexé.

Ce n’est apparemment pas une blague, donc je suis Unty. Chic, me dis-je, je vais enfin pouvoir découvrir d’autres parties de l’usine, ça étoffera un peu mon rapport de stage.

Untou s’occupe de l’équilibrage des cylindres autour de leur axe de rotation. C’est un problème assez complexe car il faut que la masse soit répartie équitablement autour de cet axe qui est idéalement, et comme le stipule d’ailleurs le dessin de définition, un axe principal d’inertie.
Évidemment.
La solution retenue, puisque les défauts d’équilibrage sont toujours les mêmes, c’est de percer un trou sur une des faces rondes et de ne le reboucher que partiellement. Une espèce de balance mesure les défauts d’équilibre. Avant, et après rebouchage. (Tiens, mon ordinateur ne connaît pas le mot rebouchage. Rebouchement ? Non. Rebouchure ? Non plus. Tant pis. Rebouchitude ? Faut pas pousser …).
On commence à sentir le coup foireux. Si, si, il sous-git, vous allez voir.
Un petit tronçon de métal est inséré dans le trou et le rebouche. Mais pour qu’il n’aille pas se loger au fond il faut l’arrêter en translation (on continue d’utiliser des mots un poil technique pour faire style ça l’est). On va donc créer une petite arête à son extrémité. Bon.

Et comment va-t-on faire pour créer ce petit relief ? Encore une autre machine très performante, très chère et peinte en rose ?
Non non non !!

Donc on y vient : mon boulot = taper avec un marteau sur les tronçons de métal pour en évaser un peu le bout. Et puis les découper à la scie électrique.
[Précision : l’étau dans lequel est coincé le tronçon de métal s’appelle Matador 160 ]

Mes horizons sont rejetés à l’infini. Je suis un autre homme. J’apprends tant de choses !

Et pourtant … au début mes bouts de métal étaient tout moches et inutilisables. Au bout d’une heure et demie à taper comme un bourin j’ai réussi à faire quelque chose de convenable.

Une seule crainte : et s’ils me demandent de continuer ça jusqu’à la fin du stage ? Va dire en allemand que tu préférerais rester au poste précédent parce que tu n’es pas sûr que le nouveau réponde totalement aux exigences du stage et offre un aperçu satisfaisant du monde ouvrier, en ce qui concerne l’appréhension et la gestion d’une chaîne de production au quotidien …

Ce mot s’écrit pareil en allemand et en français. Pratique ! (Là, c’était plutôt en allemand.)

     Pas de post de toute la semaine. Parce que finalement il n’y a plus grand chose de nouveau. C’est allé vite. Le temps passe de plus en plus vite à l’usine, sans doute parce qu’on me laisse faire de plus en plus de choses sur les machines. J’ai mon permis-transpalette, je commence à connaître les prénoms des gens (Matthias, qui met souvent le même T-shirt, Martin, Jens, que j’ai très envie d’appeler Jens Bond mais je ne trouve jamais l’occasion.), et un des ouvriers fait toujours la même blague de klaxonner dès qu’il conduit une machine et croise quelqu’un, situation que l’on rencontre chaque jour au moins cinq fois et qui ne fait plus rire personne depuis une dizaine d’années je pense. Je vais toujours au même endroit pour acheter mon sandwich et je reconnais des gens dans le train le matin.

Heureusement que des amis viennent me rendre visite ! On apprécie différemment la ville quand on est seul et accompagné. Ce n’est pas une grande nouvelle. Petits tours sur le port, au bord du lac, à Sternschanze, à St Pauli et sur la Reeperbahn. Tentatives de tour du port en bateau et de Kunsthalle, mais trop cher. Ce matin, le marché au poisson était plutôt décevant. On a du arriver du mauvais côté car il n’y avait que des baraques à Fischbrötchen et des marchands de mugs aux couleur de la ville. Level 3 FAILED.

Logeuse rentrée. Début des emmerdements. Oops, j’ai laissé traîner un caleçon dans la salle de bains. Je crois que ça ne lui a pas plu. Je crois qu’elle est un peu perdue/folle. Mais très gentille au demeurant.

Énorme triathlon dans Hambourg aujourd’hui. Épreuve de natation dans l’eau du lac. Berk. Réjouissances post-effort sur la place du Rathaus. Ici, les gens (=beaucoup de gens ! Les Hambourgeois ont l’air assez sportifs) boivent de la bière après avoir fait un triathlon. Mais ça n’a pas l’air de trop leur réussir.

C’est parti pour deux autres semaines. J’espère que je vais les apprécier autant que les deux précédentes. Je sens que ça va être différent, je ne sais pas pourquoi. On verra.

Un nombre plus élevé de punks à chiens autour de la gare et de filles à jambes seules et immobiles dans les rues. Atmosphère électrique montante. Fin de semaine.

     Les hauts-parleurs de la gare jouent « casse-noisette ». Ce truc porte vraiment bien son nom.

     Petit tour sur le port. Mon appareil photo n’a plus de piles. Je noie mon chagrin dans des beignets de poisson huileux (level #3).

   Premier clash avec la finesse teutonne. Ce tabouret était sur la terrasse d’un bar sur le port. Astra est une marque de bière assez dégueulasse. J’ai du attendre quelques minutes avant de prendre la photo qu’un photographe professionnel termine de prendre la sienne, tout contorsionné en visant la chaise avec son appareil énorme.

Littéralement : « Toi cul, moi tabouret ». Pourquoi pas « chaise » ?

     Petit tour dans St Pauli et passage obligé par la Reeperbahn, où les petits clashes de ce type se sont multipliés. Entre les multiples sex-shops et souvenirs de St Pauli, on ne retiendra que :

  • Le Burger King (désolé, mais tant qu’il n’y en a pas en France ça reste exotique pour moi)
  • L’énorme fast-food « VIVA LA WURST« 
  • Le Historische Hurentour, littéralement « tour historique des putes », proposé par deux travelos habillés comme pour un renaissance fair. Je ne peux pas manquer de vous conseiller leur site.
  • Jagdrevier, probablement un sex-shop comme un autre mais qui se distingue par son nom (= »territoire de chasse ») et par le logo correspondant.
  • Le très pittoresque (et très salutaire) :
  • La traversée nocturne de la Herbertstraße où les Huren sont dans des vitrines. Mais attention, l’accès est restreint : .
    Ce panneau se tient à l’entrée de la rue et cache la vue depuis l’extérieur. J’espère que ça vous donne une idée de l’ambiance générale.

Et puis aussi …

  • Les mojitos à 3€50 et pas à 35€ comme à Paris dans un bar espagnol qui arbore le drapeau japonais
  • Les gens absolument pas coincés ni pudiques qui se baladent déguisés n’importe comment
  • Les gens bourrés dans le S-Bahn + la voix glauque qui dit « zurückbleiben bitte » qui a l’air bourrée elle-aussi. (ICI, même si on n’entend pas à quel point elle insiste et buggue sur le « Zu », comme si elle était arrachée. Je suis tombé sur ce site, le type s’est amusé à recenser des sons des métros du monde, c’est assez stylé.)
  • Le bar crasseux et enfumé où l’on joue de la techno
  • Les Kebab mangeables = à la viande et non à la graisse comme en France
  • Les interview express des filles dans la rue sur ce qu’elles pensent de DSK

Dans l’après-midi je suis passé par le quartier où l’on habitait quand on allait à Hambourg il y a quelques années, et j’ai reconnu pas mal d’endroits. Je m’apprête à prendre en photo le supermarché du coin quand j’entends : « Léonard !  » et puis un truc en allemand que je n’ai pas compris. Cette belle voix d’Allemande qui prononce mon nom avec cet accent, c’est irrésistible, je me retourne. Léonard est un gamin de 2 ans qui fait le con par terre. « Léonard ! « , répète la mère. Ah, Torture ! Profite de cette époque, Léo, où ta mère prononce ton nom toutes les 10 secondes avec ce si bel accent.

Je suis revenu à pied, c’est à dire marcher le long du lac de haut en bas. Beaucoup de gens qui courent, font des pompes, pique-niquent. Des petits bateaux à voile et des types qui font de l’aviron (des avironeurs ? des rameurs ?). Allez, une petite photo parce que ça valait le détour.

     Honte suprême : J’ai pas réussi à attendre l’ouverture du Fischmarkt. Le lever du soleil sur le port en fin de soirée, en mangeant un sandwich au poisson, ç’aurait été dingue. Dimanche prochain !!

La bonne surprise c’est que le vendredi ils s’arrêtent à 14h. La moins bonne c’est que de toute façon il n’y a pas de bus pour rentrer avant 16h.

   À pied, ça se fait. Un petit kilomètre de l’usine à la gare, on traverse des champs de maïs aménagés avec des pistes cyclables. Ici si vous ne vous poussez pas au passage d’un vélo, il vous roule dessus.

Petit résumé de la semaine en images : je suis resté dans cette zone. J’espère pouvoir bouger un peu les semaines suivantes mais j’y crois peu. C’est pas plus mal parce que c’est l’ordre des choses : ils restent toujours au même endroit, eux.


(Premier plan : mes gants. Second plan, à gauche les plaques d’acier avant usinage, à droite les plaques usinées. Sur la gauche : Pimp-My-Machine-de-tournage-à-commande-numérique. On se demande ce qui leur est passé par la tête quand ils l’ont peinte. Ce truc coûte des dizaines de milliers d’euros et ils se débrouillent pour mettre la couleur la plus dégueulasse. Dans le fond il y en a des beaucoup plus stylées.)

Hier soir, toutes les trois minutes quelque chose faisait « bip » dans le salon. Je me suis dit que l’appartement allait sans doute s’autodétruire pendant la nuit. Que l’absence de ma logeuse prenait alors tout son sens. Et que le mystère qui entourait l’armoire noire s’éclaircissait soudain.
Ce voyage à Hambourg est de plus en plus dangereux. D’autant plus que j’ai oublié de vous dire que je frôle la mort tous les matins en mangeant l’unique tranche de concombre de mon sandwich beurre-Pute (==> on se calme et on clique ici).

Et puis ce matin plus de bip.

Il est presque 16h, je ne vais certainement pas rester ici sans bouger comme hier, d’autant plus qu’il fait très beau. Je pense aller voir le port et prendre quelques photos.

Alors à plus tard.

Vraie course de tous les instants, ma vie est totalement déchirée entre travail et sommeil. Je ne mange plus, ne donne plus de nouvelles. DÉSOLÉ, mais y’en a qu’ont du boulot : Les cylindres n’attendent pas.

     Encore un matin à arriver en retard : hier j’ai raté mon train parce que j’ai mal lu les horaires (ils pourraient pas écrire en français comme tout le monde ? Quoi, QUOI les chiffres ??), aujourd’hui parce que ledit train, que j’ai attrapé comme il fallait, avait du retard donc j’ai raté … mon bus. ICI un magnifique exemple d’une situation similaire, de surcroît très bien doublé. Les amateurs sauront apprécier (*).
Du coup, après une heure à dormir sur un banc à côté d’un clochard qui dormait pour de vrai, je suis arrivé à l’usine à 9h30. Les types commencent à 6h. J’arrive en plein dans leur pause, pour la seconde fois consécutive. (Quel dommage de ne pas bosser immédiatement ! J’avais pourtant mis mes belles chaussures à coque renforcée anti-chute-de-cylindre-en-acier-de-10m-de-long-et-3,5-tonnes !).

 

   Donc DIX HEURES, début du boulot. Les types des bureaux s’en tapent pas mal de l’heure à laquelle j’arrive, et c’est bien normal. Ni indispensable ni payé, je suis un peu là en touriste. -1 point pour le stage ouvrier.
Et puis comme je dois attraper un bus à 16h (celui-là je ne le rate jamais ! Marrant.), je m’arrête à 15h30. Ils s’arrêtent à 16h.
Entre deux cylindres je mange mon sandwich. Malheureusement il y a beaucoup d’ « entre deux cylindres ». J’ai réussi aujourd’hui à le faire durer sur deux « entre deux ». Mais pendant les autres … j’attends. Ah si, une fois j’ai fait du café.

Et malgré toute cette activité, j’ai réussi à ne rien avoir à dire sur ce blog hier. Pourtant, j’ai fait un très joli tour de quartier derrière le Rathaus. J’ai pris quelques photos, j’ai mangé un autre Fischbrötchen (Harengisation level #2). Et un petit hot-dog, aussi. Je deviens complètement allemand, à manger n’importe quoi n’importe quand. Je me prépare pour le level #3 dimanche, au marché au poisson. 

Et comme tout ça c’est quand même très fatigant, je m’arrête là.

   Word of the day hier : Kanton.
Ça veut dire … bon OK ce dictionnaire est naze. (Il m’a pourtant affiché un petit topo bonus sur l’organisation des cantons en Suisse, et m’a tiré d’une bien mauvaise posture quand j’ai du dire championnat tout à l’heure en parlant avec un ouvrier de la coupe du monde de football féminin, que les Allemands ont gagnée. Donc je lui pardonne.)
Word of the day aujourd’hui : Modeschmuck, n.m. HAHA on fait moins le malin maintenant !! Ça veut dire bijou (n.m.) fantaisie (n.f.). Très ambiance-mode, sensation-tendance, univers-beauté, tout ça. Exemple d’utilisation courante dans cette très belle performance de la femme à la voix aiguë qui rumine en parlant. Ou le contraire. Dans les deux cas c’est moche.
D’autre part, pour les mots du jour utiles, il y a Span (n.m., <¨-e>), qui signifie copeau. Encore faut-il le caser dans une conversation, celui-là.

(*) Effectivement, cet extrait de Scrubs (vous l’avez reconnu) ne présentait aucun intérêt. D’autant plus que cette série est presque complètement nulle.

P.S. : Ma logeuse est absente jusqu’à vendredi, j’ai très envie d’aller ouvrir l’armoire interdite. Je ne le ferai pas. Nous avons aujourd’hui les informations suivantes : algues séchées, bouddhiste, mangeuse convulsive au régime (lundi soir : me fait part de son envie subite de : glace puis gâteau puis fish n chips puis Mc Donalds. Beurk.), Nouvelle-Zélande, m…mu…musical. J’ai hâte d’en savoir plus !

MÉDITÉ !

VOILÀ le mot que je cherchais. Une conclusion méditée.

Je savais bien que ça commençait par M. Les seuls mots qui venaient étaient « mijoté » et « mariné« . Encore une petite fixation sur la bouffe.

[Vous pouvez quand même envoyer de l’argent.]

J’ai des airs de comédie musicale dans la tête, c’est insupportable.